La vente des Hospices de Beaune s’est soldée par une nouvelle hausse du prix des vins : 21%. Le contexte international et ses incertitudes n’ont visiblement pas pesé lourd face à la volonté des acheteurs d’acquérir les cuvées mises aux enchères.
A Beaune plus personne ne se risque à faire des pronostiques. Cette 159e édition de la fameuse vente des Vins se déroulait dans un contexte plus incertain que les années précédentes et pourtant… Les chiffres finaux de la vente sont résolument dans le vert : 19% d’augmentation pour les blancs, 24% pour les rouges. Ni la taxe sur les vins européens instaurés par l’administration américaine le mois dernier (les Etats-Unis sont le premier marché export de la Bourgogne), ni les troubles de Hong-Kong, pas même l’incandescent climat social français n’ont finalement terni ce dimanche festif dans la capitale des vins de Bourgogne.
La qualité du millésime 2019 y est certainement pour quelque-chose. La petite quantité mise aux enchères a également conduit les acheteurs à ferrailler pour remporter les cuvées qu’ils convoitaient. Mais l’explication ne se limite pas à ces aspects conjoncturels. En jetant un œil sur la dynamique de la vente lors de la dernière décennie on constate que seules deux années ont affiché des baisses (2011 et 2016). Le chiffre d’affaires de la vente, plus de 12 millions d’euros cette année, a doublé pendant cette période. Il était en effet d’un peu plus de 6 millions en 2010 et a culminé à 14,2 millions l’année dernière.
Une marque puissante
Les Hospices sont un nom qui résonne de plus en plus fort dans le monde international des amateurs de grands vins de Bourgogne.
« Les acheteurs étaient plus nombreux encore cette année. Les Hospices de Beaune sont plus que jamais une marque puissante, résume Jean-François Vandroux à la tête de la maison Anima Vinum (Meursault) et acheteur d’une trentaine de pièces cette année. On peut entendre l’argument qu’une bulle est en train de gonfler mais il est évident que la demande est là et qu’un marché répond tout simplement à la loi de l’offre et de la demande ».
A ce petit jeu la palme est revenue à la cuvée de Bâtard-Montrachet adjugée au prix moyen de 130 000 euros la pièce soit plus 430 € la bouteille avant même l’ajout des frais de vente, d’élevage et de mise en bouteille…
Voilà qui pourrait effrayer plus d’un portefeuille mais qui fait le bonheur de l’Hôpital de Beaune dont les investissements sont entièrement financés par le produit des enchères et les entrées au musée de l’Hôtel-Dieu.
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