Les grands vins blancs minéraux et ciselés du vignoble chablisien sont à l’honneur. La série des cartes parcellaires des grands Climats de Bourgogne, éditée par la Collection Pierre Poupon, vient de s’enrichir : les Grands Crus de Chablis succèdent à la colline de Corton. Les 7 climats grands crus de Chablis ont été délimités : Les Clos, Grenouilles, Bougros, Blanchot, Preuses, Valmur, Vaudésir (et l’officieux La Moutonne).
Une réalisation inédite qui identifie la totalité du parcellaire et des 53 exploitants de l’appellation : près de 500 parcelles, sur la base du cadastre, pour un total de 105,6 hectares, avec courbes de niveau.
Impression en format 80x60 cm quadri sur papier couché mat 200gr, idéal pour exposition murale.
La carte est disponible ci-dessous au prix de 20 €
Pouilly-Fuissé est l'une des plus passionnantes appellations du moment en Bourgogne. Une démarche de hiérarchisation des crus de l’AOC, engagée il y a plus de 10 ans, vient d’aboutir. Une reconnaissance largement méritée !
Le comité national des appellations d’origine vient d'approuver la reconnaissance de 22 climats premiers crus dans l’AOC Pouilly-Fuissé.
Ces Climats représentent 194 hectares, soit 24 % de l’aire de l’AOC, répartis sur les quatre communes de l’appellation : Chaintré, Fuissé, Solutré-Pouilly et Vergisson.
Le Mâconnais était jusqu’alors le seul vignoble bourguignon à ne pas disposer de cette distinction.
Cette hiérarchisation des terroirs n’a pas été menée à l’époque de l’émergence de cette catégorie (le décret date d’octobre 1943). « Edmond Laynerie, avait des convictions sociales : il ne
voulait pas introduire de notion hiérarchique. Il a préféré qu’il n’y ait pas de changement, craignant que cela implique des différences, provoque des conflits. A partir de ce moment-là,
culturellement, nous avons divergé du reste de la Bourgogne », rappelle Fréderic-Marc Burrier (Joseph Burrier - Château de Beauregard), principal artisan de ce dossier.
Grâce à cette nouvelle dynamique, Pouilly-Fuissé (presque 800 hectares), vouée à la production de blancs (cépages chardonnay), révèle davantage les nuances de ses terroirs argilo-calcaires. Et à l’évidence certains sont dignes des premiers, voire des grands crus de la Côte de Beaune. Les uns évoluent dans un registre ample et riche, d’autres jouent sur la finesse et la minéralité.
En proie à une sévère crise existentielle ces dernières années, le Beaujolais se tourne vers l’avenir. Une nouvelle identité visuelle, aux accents psychédéliques, vivifiante et ludique doit envouter à nouveau les amateurs et valider la montée en gamme.
Inter Beaujolais, l’Interprofession des vins du Beaujolais, a dévoilé la nouvelle identité visuelle des 12 appellations du Beaujolais. Nouvelles affiches pour les AOC, nouvelle charte graphique, nouveau logo pour l’Interprofession, cette nouvelle identité visuelle veut ainsi accompagner la montée en gamme des vins du Beaujolais. Conçue par l’agence New Compact, elle reprend le concept du mouvement et joue avec les lignes en les transposant à l’univers du vin « en adoptant un parti pris graphique fort, simple, original (qui ne ressemble à aucun autre terroir) et qui soit déclinable à l’ensemble des appellations pour une vision homogène des vins du Beaujolais. Le jeu des courbes et des lignes apporte la modernité dans son traité épuré et invite au partage. Sa simplicité permet une appropriation par tout un chacun, qu’il soit amateur de Beaujolais de Fête, de Caractère ou d’Exception », explique Thierry Passemard, directeur de New Compact.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons réaffirmer cette croyance au Beaujolais et lever le drapeau plus haut. Le Beaujolais offre des vins modernes, ce qui fait aujourd’hui leur succès auprès des consommateurs à travers le monde. C’était donc primordial de faire jaillir ce style via notre nouvelle identité. Le terme « Beaujolais Nouvelle Génération » est aujourd’hui une réalité de terrain, avec une nouvelle génération de vignerons et d’amateurs, et des habitudes de consommation qui changent. On revient vers de la simplicité, du partage et de la convivialité. C’est là notre ADN », souligne Dominique Piron, président d'Inter Beaujolais.
Pus internationale et davantage tournée vers les particuliers, la prochaine vente des vins des Hospices de Nuits va marquer un tournant dans son histoire. Une nouvelle équipe a été mise en place pour la faire rayonner.
Des enchères qui peinent à s’envoler, une baisse de 15% du chiffres d’affaires, c’est le surprenant spectacle offert par la vente des Hospices de Nuits-Saint-Georges l’an dernier. Surprenant car
depuis des années sa grande sœur de Beaune bat record sur record. Ce n’est pourtant pas la qualité des vins qui est en cause, les professionnels sont unanimes pour saluer le travail du régisseur
Jean-Marc Moron et de son équipe, mais un manque de notoriété évident.
Des mesures s’imposaient. Le message bien compris par la mairie de Nuits et la direction de l’Hôpital (commune à celle des Hospices de Beaune).
Les modalités qui ont permis à la vente de Beaune d’atteindre une renommée exceptionnelle depuis 15 ans, auront dorénavant cours aussi à Nuits-Saint-Georges. Notamment la possibilité d’acquérir
qu’une pièce du lot mis en vente et donc de faciliter l’accès aux particuliers. La vente sera aussi plus dynamique avec l’arrêt des enchères à la bougie. Une retransmission sur internet permettra
de suivre les évolutions en direct. La date, le deuxième dimanche du mois de mars suivant la vendange, est dorénavant fixe.
Pour mener à bien ce virage, un duo a pris les choses en main : le commissaire priseur Hugues Cortot et l’expert en vins Aymeric de Clouet.
L’édition 2020 aura lieu donc lieu le dimanche 8 mars au Château du Clos de Vougeot. Un total de 123 pièces sera mis en vente. Nous avons gouté quelques cuvées de ce millésime 2019 qui ici tient
toutes ses promesses : les cuvées “Grangier” (Nuits-Saint-Georges Les Maladières- Les Brulées), “Antide Midan” (1er cru Les Porrets-Saint-Georges) ou “Jacques Duret” (1er cru les Didiers)
proposent à la fois une grande concentration et de l’équilibre.
La pièce de charité sera issue du Nuits-Saint-Georges Premier Cru «Les Didiers» cuvée Fagon, vendue par souscription au profit de l’association France Alzheimer.
Il est possible d’acheter dès aujourd’hui les futures bouteilles à l’unité (135 €/bouteille) auprès de Agnès CHIONO – 03.80.62.67.03 – agnes.chiono@ch-beaune.fr
L’ex-directeur technique de la maison Louis Latour et ex-régisseur du domaine des Lambrays reprend un domaine pionnier de la biodynamie. Une exploitation de 12 hectares principalement située dans les Hautes-Côtes de Beaune.
« Après mon départ du domaine des Lambrays, je suis allé marcher sur les chemins de Compostelle. En réfléchissant, je me suis aperçu que le mieux pour moi serait de travailler à mon propre compte
», se confie Boris Champy. Un souhait aujourd’hui exaucé. L’an dernier un ami de Nantoux, commune des Hautes-Côtes de Beaune, le met en relation avec Didier Montchovet. Ce pionnier de la
viticulture en biodynamie (certifié sans interruption depuis 1984), sans repreneur en sein de sa famille, cherchait à passer la main. Le courant est passé entre les deux hommes. Une transition en
douceur a alors débuté de manière informelle durant les vendanges 2019. Elle s’est concrétisée ces dernières semaines. Boris Champy va s’installer en avril prochain dans le village, au plus près
des 12 hectares de vignes.
« Je crois au futur des Hautes-Côtes. Avec les vignerons voisins, nous devons continuer d’élever la réputation des vins. Mon objectif sera de mettre en avant les lieux-dits, valoriser les
microclimats plus ou moins frais, les différentes expositions et autres subtilités passionnantes. En altitude, dans ces collines et vallons, nous allons pratiquer une viticulture un peu en
décalage de celle de la grande côte viticole. Nos parcelles sont des ilots de biodiversité : de multiples « clos » mais aussi des arbres, des haies vives, des murs et meurgers, des fruitiers…
nous aurons une approche holistique. Notre but sera de rechercher de la fraîcheur, de la personnalité dans nos vins dans un style de vinification raffiné et naturel. », explique le vigneron. Le
domaine Montchovet exploite également des vignes en Beaune premiers crus et Pommard.
Champenois d’origine et œnologue (diplômé en 1996), Boris Champy a travaillé pendant 10 ans dans la Napa Valley en Californie (Dominus, Famille Moueix) avant de devenir directeur technique de la
maison Louis Latour (Beaune). À 45 ans, le voilà enraciné en Bourgogne pour ce qu’il appelle son « projet ultime ».
Entre l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) et les vignerons bourguignons le torchon brûle. Fait exceptionnel, ces derniers appellent à manifester au siège de
l'Institut, à Montreuil, le 6 février. La délimitation de l'AOC Bourgogne est au cœur de leur colère.
Le clash est sérieux et inédit. Il couve depuis une vingtaine d’années, trouvant ses origines dans un « oubli » datant de la création des AOC en 1937. « Nous nous sommes aperçus en 2000 que le
dossier de délimitation de l’appellation Bourgogne n’avait jamais été refermé. En 2008, l’Inao a fini par s’en saisir », expose Thiébault Huber, vigneron en Côte-d’Or et Président de la
Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB).
A l’époque, les Bourguignons sont loin de s’imaginer que les experts préconiseraient l’exclusion d’une aire de 7 000 hectares (dont 5 500 plantés), à savoir la quasi-totalité des communes du
Chablisien, des secteurs du Tonnerrois, de l’Auxerrois mais aussi du Dijonnais et du Châtillonnais.
Autant de vignobles appartenant historiquement et administrativement à la région Bourgogne.
Fond du problème : le Beaujolais
De l’incompréhension, les vignerons bourguignons sont passés à la colère en constatant les options suggérées par l’Inao plus au sud. Car le fond du problème initialement soulevé est là. Dans la
continuité de la Bourgogne, via le prolongement du Mâconnais, le Beaujolais figure dans l’aire d’appellation Bourgogne. Des passerelles existent historiquement entre les crus du Beaujolais, par
exemple, et l’appellation Bourgogne (des replis sont possibles). Il est question, depuis des années, de préciser le nombre de communes pouvant prétendre produire cette AOC (à condition d’en
respecter l’encépagement). Les experts en ont retenus 43. « On nous demande d’accueillir entre 6 et 8 000 hectares, s’insurge Thiébault Huber. Le risque est de voir les cours des vins achetés par
le négoce divisés par 3. De nombreux domaines bourguignons, ceux qui ne produisent que des appellations régionales, sont mis en danger. »
Délocalisation de la production
Cette possible « délocalisation de la production » va aussi poser un problème pour le consommateur selon les bourguignons. Pour eux, l’Inao ouvre la porte à un amalgame entre deux régions
viticoles distinctes. « Comment ne pas discréditer le dispositif même des appellations d’origine ? Si le Beaujolais devient un Bourgogne, alors pourquoi le Crémant de Bourgogne ne serait
pas du Champagne ou le Luberon un Côtes du Rhône ? Toute la notion même d’appellation d’origine serait remise en cause par cette décision de l’INAO. », communique la CAVB.
« Si nous voulons préserver le modèle économique de nos AOC régionales et surtout l’image de nos Bourgogne auprès de notre clientèle, ils doivent nous entendre ! » martèle Thiébault Huber.
Une pétition a été mise en ligne : http://chng.it/wQZh5VfM7h
Le Clos de la Roche, grand cru emblématique de la Côte de Nuits et du domaine Hubert Lignier en particulier, a donné naissance à une cuvée exceptionnelle issue d’une parcelle plantée en 1955.
Clos de la Roche « MCMLV » comme 1955 en chiffres romains. Une référence à la date de plantation de la parcelle. Mais surtout un hommage à Henri Lignier, le grand père de Laurent actuellement à
la tête de l’exploitation familial de Morey-Saint-Denis. C’est en effet Henri Lignier qui a sélectionné en son temps les plants sur les meilleurs ceps des vignes du domaine puis les a plantés à
11 000 pieds/hectare.
La parcelle de 27 ares, située sur le lieu-dit les Monts Luisants et cultivée en biodynamie, produit essentiellement des raisins millerandés, très concentrés. « Les peaux épaisses des baies
donnent au jus beaucoup profondeur. La production est généralement comprise entre 15 et 25 hectolitres selon les années », explique Laurent Lignier. La quintessence d’un grand cru, en somme, qui
poussé le vigneron à en faire une cuvée à part.
Le sol y est très caillouteux en surface et cache une dalle nacrée, rocheuse, fissurée laissant s’infiltrer les racines. La vigne est ceinturée sur sa partie supérieure d’un épais meurget (tas de
cailloux calcaires extraits de la vigne), de quelques friches et arbrisseaux, offrant à ce secteur une grande biodiversité.
Le vin est vinifié, avec 30 % de grappes entières en cuve inox pendant 20 jours et uniquement avec ses levures indigènes. Il est élevé sur lies pendant 21 mois. Soutiré et embouteillé par
gravité, sans filtration ni collage.
Ce Clos de la Roche offre une texture d’un remarquable soyeux. L’intensité et la pureté du fruit mûr sont soutenues par une élégante touche saline évoquant le caractère calcaire du terroir. Sa
longueur est digne des plus grands vins de la Côte de Nuits. L’artiste Joyce Delimata a signé l’étiquette.
Le domaine Hubert Lignier, qui pratique la viticulture bio depuis 2011 (certifiée depuis l’an dernier), est le principal producteur de Clos de la Roche avec 0,9 hectare.
Le bâtiment de 3.500 m2, mêlant métal, verre et béton et érigé sur quatre niveaux aura la forme d’une vrille de vigne qui s’enroule autour d’un fil de palissage à une hauteur de 21 mètres.
Baptisée précisément Cité des vins et des Climats de Bourgogne, cette réalisation fait suite à
l’inscription des Climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’humanité en juillet 2015.
La Bourgogne a malheureusement renoué avec les récoltes peu généreuses. Les estimations du millésime 2019 ne dépasse pas 1,2 million d'hectolitres. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible.
Les vignerons bourguignons n’ont pas pires ennemis que le gel de printemps et un été caniculaire. C’est ce que confirme les estimations de récolte du millésime 2019. Environ 1,2 million
d'hectolitres aurait été produit. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible. Là aussi le mois d’avril avait été marqué par un épisode de gel, on l’a oublié depuis, et un
thermomètre flirtant plusieurs jours avec les 40 degrés.
C’est le Mâconnais qui a payé le plus lourd tribut au gel avec des rendements particulièrement faibles dans certaines parcelles. A l’extrémité nord, l’Yonne a été notoirement déficitaire en eau
avec seulement la moitié des précipitations par rapport à la moyenne de 1980 à 2010.
S’y est ajoutée une floraison compliquée que d’aucuns expliquent par la générosité de la vigne en 2018.
Le millésime est prometteur en qualité (lire notre compte rendu de dégustation aux
Hospices de Beaune) mais n’annonce pas une baisse des prix… La demande reste soutenue même si les nuages se sont accumulés dans le ciel des exportations (guerre commerciale avec les
États-Unis, Brexit, mouvement politique à Hong-Kong). Le tout sur fond de climat social français tendu. Beaucoup d’eau coulera sous les ponts (à défaut d’avoir arrosée les vignes en 2019…) avant
que ce dernier millésime n’arrive sur les marchés.
Cécile Bossan-Redon, 35 ans, Beaujolaise et fille de vignerons, dirigera à partir du 9 décembre l'interprofession du Beaujolais. Elle remplace Jean Bourjade qui a quitté ce poste l’été dernier
suite à des désaccords avec Dominique Piron, président d’Inter Beaujolais. Licenciée en droit, Master 1 Droit des Affaires et Fiscalité (Université Jean Moulin Lyon 3), elle a aussi obtenu le
Master MSc in Wine Management de l’OIV et exercé pendant neuf ans dans deux grandes maisons de Bourgogne.
« Avec sa connaissance du marché, son amour pour le Beaujolais et son empathie pour ce vignoble et ses acteurs, le Beaujolais devrait pouvoir continuer sa progression. », communique
Inter Beaujolais.
La vente des Hospices de Beaune s’est soldée par une nouvelle hausse du prix des vins : 21%. Le contexte international et ses incertitudes n’ont visiblement pas pesé lourd face à la volonté des acheteurs d’acquérir les cuvées mises aux enchères.
A Beaune plus personne ne se risque à faire des pronostiques. Cette 159e édition de la fameuse vente des Vins se déroulait dans un contexte plus incertain que les années précédentes et pourtant… Les chiffres finaux de la vente sont résolument dans le vert : 19% d’augmentation pour les blancs, 24% pour les rouges. Ni la taxe sur les vins européens instaurés par l’administration américaine le mois dernier (les Etats-Unis sont le premier marché export de la Bourgogne), ni les troubles de Hong-Kong, pas même l’incandescent climat social français n’ont finalement terni ce dimanche festif dans la capitale des vins de Bourgogne.
La qualité du millésime 2019 y est certainement pour quelque-chose. La petite quantité mise aux enchères a également conduit les acheteurs à ferrailler pour remporter les cuvées qu’ils convoitaient. Mais l’explication ne se limite pas à ces aspects conjoncturels. En jetant un œil sur la dynamique de la vente lors de la dernière décennie on constate que seules deux années ont affiché des baisses (2011 et 2016). Le chiffre d’affaires de la vente, plus de 12 millions d’euros cette année, a doublé pendant cette période. Il était en effet d’un peu plus de 6 millions en 2010 et a culminé à 14,2 millions l’année dernière.
Une marque puissante
Les Hospices sont un nom qui résonne de plus en plus fort dans le monde international des amateurs de grands vins de Bourgogne.
« Les acheteurs étaient plus nombreux encore cette année. Les Hospices de Beaune sont plus que jamais une marque puissante, résume Jean-François Vandroux à la tête de la maison Anima Vinum (Meursault) et acheteur d’une trentaine de pièces cette année. On peut entendre l’argument qu’une bulle est en train de gonfler mais il est évident que la demande est là et qu’un marché répond tout simplement à la loi de l’offre et de la demande ».
A ce petit jeu la palme est revenue à la cuvée de Bâtard-Montrachet adjugée au prix moyen de 130 000 euros la pièce soit plus 430 € la bouteille avant même l’ajout des frais de vente, d’élevage et de mise en bouteille…
Voilà qui pourrait effrayer plus d’un portefeuille mais qui fait le bonheur de l’Hôpital de Beaune dont les investissements sont entièrement financés par le produit des enchères et les entrées au musée de l’Hôtel-Dieu.
Les Hospices de Beaune proposeront 589 pièces de vin (fût de 228 litres) ce dimanche 17 novembre lors de la fameuse vente aux enchères. Une petite récolte en volume consécutive à une année climatique bousculée. Les vins semblent pourtant attendre leur heure avec beaucoup d’assurance et de sérénité.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à vinifier ce millésime, assure Ludivine Griveau au milieu de la cinquantaine de cuvées qui attendent d’être dégustées dans la cuverie des Hospices de Beaune. Cela a été un casse-tête de planifier l’ordre de récolte des parcelles mais une fois que les raisins étaient en cuves j’ai senti que cela répondait bien. Nous avons été mis en confiance rapidement et confortés dans nos choix techniques ».
Gel, sécheresse, canicules et localement grêle, le millésime 2019 n’a en effet pas épargné les nerfs des vignerons. Le soleil, dominant comme rarement, a toutefois engendré des raisins bien mûrs et parfaitement sains. « Les odeurs de fruits ont embaumé la cuverie pendant les fermentations ». Les conditions sèches de l’été ont d’abord incité la régisseuse à la prudence. La totalité des raisins a été égrappée. Les interventions, pigeages et remontages, ont été raisonnés de manière à éviter d’obtenir des tannins qui auraient pû être marqués. Des craintes qui ont vite été écartées, Ludivine Griveau n’a pas hésité à revenir sur sa prudence initiale pour finalement cuver assez longuement et profiter au maximum de la belle constitution des fruits. Ces derniers ont notamment connu une période assez prolongée, huit jours environ, de macération pré-fermentaire à froid. Phase pendant laquelle l’alcool n’est pas encore présente et qui permet l’obtention d’arômes de fruits frais.
Grande opulence et matières raffinées
Les blancs, particulièrement concentrés, ont demandé des pressurages poussés pour tirer toute la sève des grappes, sans crainte là aussi de déséquilibre. La notion d’équilibre est d’ailleurs, à ce stade, la belle surprise de ce millésime 2019. « C’est pour moi un millésime bien bourguignon par la fraicheur que les vins dégagent », conclut Ludivine Griveau.
La dégustation le confirme. La série d’une quinzaine de blancs montre une grande opulence mais aussi une vivifiante tension. Nous avons plus particulièrement apprécié la cuvée de Pouilly-Fuissé, le Meursault « Goureau », les Meursault premiers crus « Humblot », « Baudot » et « Bahèzre de Lanlay ». Parmi les grands crus, le Corton-Charlemagne « Roi Soleil » nous a semblé dominer la série.
Les rouges ont montré des tannins particulièrement raffinés, de l’intensité, avec des nuances parfois assez importantes dans la consistance en bouche selon les cuvées. Enfin, la grande précision aromatique, mettant à l’honneur la subtilité du pinot noir, est à souligner.
Nous avons particulièrement apprécié la série de Beaune, avec un petit plus pour les classiques cuvées « Guigone de Salins » et « Nicolas Rolin ». Les Volnay « Blondeau », « Gauvain » sont très prometteurs. Du côté des Pommard, nos suffrages vont à la cuvée « Suzanne Chaudron » et plus encore « Dom Goblet » d’une splendide finesse. Côté grand cru, le Mazis-Chambertin domine d’une bonne tête ses voisins.
Rappelons que la vente se déroulera le 17 novembre sous la présidence du basketteur Tony Parker, de la journaliste Ophélie Meunier et de l’acteur François-Xavier Demaison. Les fonds récoltés lors de la vente de la pièce de Charité seront versés à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière et à l’association Autour des Williams, qui soutient la recherche contre le syndrome de Williams, une maladie génétique.
Le choix du jury de la cité des vins de Beaune a retenu le projet de l'architecte lyonnaise Emmanuelle Andreani et du groupe bourguignon de travaux publics Rougeot. Le bâtiment aura la forme d’une vrille de vigne sur une hauteur de 21 mètres.
La Cité des vins de Beaune a enfin un visage. En tout cas sur le papier. Le maire de Beaune, Alain Suguenot, a présenté le projet retenu le 7 novembre au conseil municipal de la ville. La commune, maître d'ouvrage, a choisi parmi de nombreux projets celui de l’architecte lyonnaise Emmanuelle Andreani, co-fondatrice de l’agence [ siz’-ix ] Architectes et major de la promotion 1993 de l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries de Strasbourg (ENSAIS).
Le bâtiment de 3.500 m2, mêlant métal, verre et béton et érigé sur quatre niveaux aura la forme d’une vrille de vigne qui s’enroule autour d’un fil de palissage à une hauteur de 21 mètres.
Baptisée précisément Cité des vins et des Climats de Bourgogne, cette réalisation fait suite à l’inscription des Climats du vignoble de Bourgogne au patrimoine mondial de l’humanité en juillet 2015.
La finalité du lieu est d’accueillir les visiteurs venant en Bourgogne pour qu’ils puissent trouver un point d'entrée par lequel ils pourront ensuite essaimer dans le vignoble.
Elle doit être le fer de lance d’un réseau de site qui compte deux autres réalisations : à Chablis, dans l’Yonne et à Mâcon, en Saône-et-Loire. Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) est maître d’ouvrage de ces deux dernières. L’association des Climats du vignoble de Bourgogne et le BIVB s’emploient à définir la muséographie.
Situé au sud de la ville, la cité des vins de Beaune prendra place au sein dans un ensemble comprenant un hôtel haut de gamme de 75 chambres à l’initiative de l’acteur Christophe Lambert et de l’homme d’affaires Michel Halimi, ainsi qu'une galerie marchande et un grand hall de réception de 1.200 m2 réalisé par un promoteur lyonnais.
La Cité des vins et des Climats de Bourgogne devrait être présenté publiquement à la vente des vins des Hospices de Beaune qui a lieu les 16 et 17 novembre prochain. Elle devrait être inaugurée fin 2021 selon le maire de la ville.
L’un des plus anciens et plus grands propriétaires viticoles du sud de la Bourgogne, la maison Jean Loron, vient d’ouvrir une boutique. Elle propose des dégustations et une gamme exclusive de vins rares.
Ouvrir un point de vente destiné aux particuliers n’est pas une idée révolutionnaire pour un producteur bien installé dans son vignoble. Proposer une douzaine de millésimes à la vente,
dont le plus ancien date de 24 ans (1995), est déjà beaucoup plus singulier. C’est l’initiative que vient de prendre Philippe Bardet, à la tête de la maison Jean Loron.
« La Boutique » est située à La Chapelle de Guinchay, au sud de la Saône-et-Loire, dans le siège historique de Loron.
Maison dont la saga a débuté en 1711 et propriétaire de plus d’une centaine d’hectares en crus du Beaujolais, Jean Loron produit également de nombreuses appellations du Mâconnais, Pouilly-Fuissé en tête. Une antériorité et une taille conséquente qui lui ont permis de constituer des stocks de millésimes
introuvables, ou presque, aujourd’hui. Des vins conservés précieusement dans des caves centenaires. On trouve à la gamme des Moulin-à-vent, Morgon, Juliénas, Fleurie, etc.
Les visiteurs peuvent aussi découvrir les dernières innovations : les cuvées « Rift 69 » et « Rift 71 », un Beaujolais-Villages et un Mâcon-Villages vinifiés sans soufre ajouté. Ou encore la cuvée « Jean » un gamay sur le fruit et d’une belle consistance.
La boutique est ouverte du lundi au vendredi : 10h à 12h30 / 14h à 18h
Tous les samedis de juillet à octobre : 11h à 18h
Tous les premiers jeudis soirs du mois, à partir de 18h, des soirées afterworks sont proposées.
Un concours de dégustation destiné aux étudiants des grandes écoles s’est tenu au Château de Meursault le week-end dernier. Une initiative destinée à rapprocher la Bourgogne de la jeune génération d’amateurs de vins.
“Lequel de ces quatre vins est un Aloxe-Corton ? Vous avez 2 minutes 30”. Devant les quatre verres anonymes déposés devant eux, les étudiants perplexes des grandes écoles ont d’abord dégusté, se
sont interrogés, puis concertés. Avant de livrer leur verdict… C’était l’une des épreuves du premier Trophée des Climats qui s’est tenu le week-end dernier au Château de Meursault. Auparavant ces
mêmes étudiants ont planché sur une soixantaine de questions théoriques : Quelle est l’autre nom du chardonnay à Chablis (réponse : Le Beaunois) ou encore quel était le nom du domaine d’Eugénie
avant 2005 (réponse : domaine René Engel à Vosne-Romanée).
Les équipes d’une dizaine de grandes écoles françaises (ENS, Dauphine, ESSEC…) mais également étrangères (Cambridge) étaient présentes pour cette première. Le tout sous les yeux d’un jury composé
du journaliste, William Kelley (Wine Advocate), du vigneron Thibault Liger-Belair (Nuits-Saint-Georges) et de l’importateur Guy Seddon de Corney & Barrow.
A l’initiative de cet évènement deux anciens élèves de l’École de Management de Lyon (EM Lyon Business School) qui se sont rencontrés dans le club de dégustation de vin de l’établissement : “Sup
De Coteaux”(sic). Henri Frangin est un habitué de ce type de concours, mais dans le rang des compétiteurs. Il en a d’ailleurs remporté un bon nombre. Achille de La Morandière a de solides
attaches à Puligny-Montrachet, son père Brice étant à la tête du fameux domaine Leflaive.
“Les collectionneurs de vins de Bourgogne sont assez âgés et nous devons nous tourner vers les ambassadeurs de demain. A l’école nous avons constaté que les étudiants qui s’intéressent aux vins
rêvent de la Bourgogne, de ses vignes. C’est une région mythique… et pourtant ce type de concours n’existait pas”, explique Achille de La Morandière. Il fallait donc l’inventer.
Les équipes ont ainsi pu déguster, à l’aveugle, quelques vins emblématiques de la Bourgogne : Meursault Genévrières 2015 du Domaine Coche-Dury, Vosne-Romanée 2014 du Domaine Arnoux-Lachaux,
Volnay Clos des Chênes 2005 du Domaine Lafarge, Rully Préaux 2017 du domaine Jacqueson ou encore Aloxe-Corton Fournières du Domaine Tollot-Beaut, etc.
C’est au final l’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA) qui l’a emporté.
La soirée s’est terminée par une Paulée qui a permis aux étudiants d’échanger avec la quarantaine des vignerons partenaires. Les organisateurs ont assuré que la deuxième édition était déjà sur
les rails.