Les Hospices de Beaune proposeront 589 pièces de vin (fût de 228 litres) ce dimanche 17 novembre lors de la fameuse vente aux enchères. Une petite récolte en volume consécutive à une année climatique bousculée. Les vins semblent pourtant attendre leur heure avec beaucoup d’assurance et de sérénité.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à vinifier ce millésime, assure Ludivine Griveau au milieu de la cinquantaine de cuvées qui attendent d’être dégustées dans la cuverie des Hospices de Beaune. Cela a été un casse-tête de planifier l’ordre de récolte des parcelles mais une fois que les raisins étaient en cuves j’ai senti que cela répondait bien. Nous avons été mis en confiance rapidement et confortés dans nos choix techniques ».
Gel, sécheresse, canicules et localement grêle, le millésime 2019 n’a en effet pas épargné les nerfs des vignerons. Le soleil, dominant comme rarement, a toutefois engendré des raisins bien mûrs et parfaitement sains. « Les odeurs de fruits ont embaumé la cuverie pendant les fermentations ». Les conditions sèches de l’été ont d’abord incité la régisseuse à la prudence. La totalité des raisins a été égrappée. Les interventions, pigeages et remontages, ont été raisonnés de manière à éviter d’obtenir des tannins qui auraient pû être marqués. Des craintes qui ont vite été écartées, Ludivine Griveau n’a pas hésité à revenir sur sa prudence initiale pour finalement cuver assez longuement et profiter au maximum de la belle constitution des fruits. Ces derniers ont notamment connu une période assez prolongée, huit jours environ, de macération pré-fermentaire à froid. Phase pendant laquelle l’alcool n’est pas encore présente et qui permet l’obtention d’arômes de fruits frais.
Grande opulence et matières raffinées
Les blancs, particulièrement concentrés, ont demandé des pressurages poussés pour tirer toute la sève des grappes, sans crainte là aussi de déséquilibre. La notion d’équilibre est d’ailleurs, à ce stade, la belle surprise de ce millésime 2019. « C’est pour moi un millésime bien bourguignon par la fraicheur que les vins dégagent », conclut Ludivine Griveau.
La dégustation le confirme. La série d’une quinzaine de blancs montre une grande opulence mais aussi une vivifiante tension. Nous avons plus particulièrement apprécié la cuvée de Pouilly-Fuissé, le Meursault « Goureau », les Meursault premiers crus « Humblot », « Baudot » et « Bahèzre de Lanlay ». Parmi les grands crus, le Corton-Charlemagne « Roi Soleil » nous a semblé dominer la série.
Les rouges ont montré des tannins particulièrement raffinés, de l’intensité, avec des nuances parfois assez importantes dans la consistance en bouche selon les cuvées. Enfin, la grande précision aromatique, mettant à l’honneur la subtilité du pinot noir, est à souligner.
Nous avons particulièrement apprécié la série de Beaune, avec un petit plus pour les classiques cuvées « Guigone de Salins » et « Nicolas Rolin ». Les Volnay « Blondeau », « Gauvain » sont très prometteurs. Du côté des Pommard, nos suffrages vont à la cuvée « Suzanne Chaudron » et plus encore « Dom Goblet » d’une splendide finesse. Côté grand cru, le Mazis-Chambertin domine d’une bonne tête ses voisins.
Rappelons que la vente se déroulera le 17 novembre sous la présidence du basketteur Tony Parker, de la journaliste Ophélie Meunier et de l’acteur François-Xavier Demaison. Les fonds récoltés lors de la vente de la pièce de Charité seront versés à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière et à l’association Autour des Williams, qui soutient la recherche contre le syndrome de Williams, une maladie génétique.
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